À la Comédie de Valence, les élèves du collège Revesz-Long interrogent notre époque à travers une
représentation théâtrale engagée et sensible.
Jeudi soir, au Studio de la Comédie de Valence, les voix des collégiens ont résonné fort et juste.
Devant un public de parents, d’enseignants et de partenaires culturels, les élèves du collège Revesz-Long (Crest) ont proposé une représentation théâtralisée autour de textes contemporains, dans le
cadre de la semaine Justice en examen.
La soirée s’est ouverte avec Juge, un texte bref et saisissant, déclamé par les élèves de 4e SEGPA. Une
adresse directe à la figure de l’autorité, portée avec gravité et intensité par ces jeunes lecteurs.
Puis, les élèves de l’atelier théâtre ont interprété une sélection d’extraits de la pièce de Sylvain Levey
Michelle, doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz ?. Ce texte interroge sans détour, à
partir d’une histoire vraie, l’irrévérence supposée de la jeunesse, le rapport à la mémoire, la
puissance de l’image, et la violence du jugement en ligne d’un rapide clic dans les réseaux sociaux. À
travers les mots de l’auteur, les collégiens ont donné chair à une parole vive, contemporaine, parfois
inconfortable, toujours percutante.
Cette soirée s’inscrit dans la continuité d’un partenariat fort entre la Comédie de Valence et le collège
Revesz-Long, engagés ensemble depuis plusieurs années dans des projets d’éducation artistique et
culturelle. Elle prolonge également la rencontre marquante des élèves avec l’auteur Sylvain Levey en
décembre dernier, lors d’un atelier d’écriture mené en collaboration avec la librairie Escapade(s), la
DAAC et le département de la Drôme. Portée par Cécilia Despesse (professeur) et Aurélie Messié
(comédienne du CDN), elle montre la continuité de l’engagement fort de l’établissement qui a obtenu
l’an passé le label académique « Tous lecteurs lectrices ».
Dans la foulée de cette restitution publique, les élèves ont assisté à une représentation de la pièce À
huis clos de Kery James, artiste engagé et figure majeure de la scène urbaine contemporaine. Ce
spectacle, qui met en scène un procès fictif autour de la responsabilité politique et sociale, est venu
prolonger les réflexions amorcées en atelier : qu’est-ce que juger ? Qui est légitime pour le faire ?
Peut-on être à la fois accusé et citoyen ?
Ce parcours — de la lecture à la scène, du travail en classe à la sortie au théâtre — a permis aux
élèves de découvrir que la justice, comme le théâtre, est avant tout affaire de voix, de regards croisés
et de récits à entendre.
Ce soir-là, dans le silence attentif de la salle, ce sont leurs voix qu’on a écoutées. Ils ont dit, ils ont osé,
ils ont dit oui au théâtre, ils ont tenu la salle. Le jugement du public a été sans appel : Les
applaudissements ont obtenu le dernier mot.